Triathlon de Homps

Publié le par Predator

 

Le week-end dernier a eu lieu le triathlon de Homps dans l’Aude, situé à une trentaine de km de Carcassonne ce triathlon s’annonce  sur un parcours assez roulant et sous un format  half ironman (1,9/82/22).

 

Levé 7h dimanche matin, on se prépare silencieusement et religieusement avec les collègues à affronter cette nouvelle épreuve, petit déj léger, préparation du paquetage, affûtage des armes et  vidange de l’athlète …………… 

On peut donc se présenter à 9h30 sur le site du départ dans un esprit sain et un corps sain à attendre le coup de pistolet libérateur, sauf qu’une fois positionné sur la ligne de départ je regarde à l’horizon et je cherche en vain les 3 bouées autour des quelles on doit virer, rien, que dalle, je commence à me demander s’ils ont prévue une partie natation sur ce triathlon puisque seul des rouleaux qui me paraissent faire 3m de hauteur viennent me claquer sur les pieds.

Il y a un vent de tous les diables, le lac est démonté, et l’organisation n’arrive pas à mettre les bouées en position, le départ sera reporté d’au moins 45mn et me laissera le temps de m’acclimater à ces conditions que je n’avais pas encore connue dans cette discipline :

« Euh ………b’jour, p’tite question …….. on a le droit à la planche de surf ou pas ? »

« Hein quoi ? ………. du surf ?………. c’est un triathlon ici m’sieur ! »

« Ben ouais mais moi j’connais pas les us et coutumes de votre contrée ! »

« Ecoutez m’sieur, laissez nous tranquille on a du travail avec ces bouées de m..d. ! »

 

Bon ben tant pis, moi qui croyais m’initier à une nouvelle discipline, c’est râpé pour cette fois-ci, je me reconcentre  sur la natation et tente un échauffement de fortune, au bout de 10 coups de bras vague de face je me retrouve toujours le c.l planté dans le sable de la plage, 1ere conclusion va falloir être un peu plus vaillant que ça pour avaler ses vagues de malheur.

J’ai pas le temps  de convenir d’une 2eme conclusion que la corne de brume retentie, les 210 concurrents s’élancent comme ils peuvent dans ce lac aux accents de mer méditerranée, je suis la meute et essaye tant bien que mal de viser la 1ere bouée qui me semble inaccessible, un coup je la vois à gauche, un coup à droite, en haut, en bas, je finis par me demander s’ils l’ont bien fixé cette baudruche toute jaune.

Les vagues qui déferlent sans cesse nous font dériver, il faut constamment rectifier le tir, c’est très pénible et c’est la grosse bagarre pour avancer à peu près potablement, le plaisir de nager est aux abonnés absents et il faut repartir sur un 2eme tour dans les mêmes conditions, fort de l’expérience du 1er tour je tente de compenser la dérive en nageant sur un bras, bras gauche quand les vagues viennent de la droite et inversement, c’est pas mal comme idée mais le problème c’est que je fais du surplace, je laisse donc tomber mes idées farfelues et décide de nager normalement, enfin autant qu’on puisse le faire, une fois sur deux je tourne la tête côté vague pour prendre ma respiration et évidemment une fois sur deux je bois la tasse, je finis quand même par atteindre le rivage l’estomac gavé par la flotte et le bide gonflé comme une baudruche.

Cette partie natation ma bien secouée mais je m’en sors entier en 31:16, je rentre dans le parc à vélo 23eme et me change comme d’habitude à la vitesse de la tortue, je me recoiffe, me fais les ongles, papote avec mon voisin sur la météo du jour mais comme il n’a pas l’air très loquace je finis enfin par enfourché mon vélo avec déjà 7mn de retard.

 

J’ai déjà pris cher sur ce début de triathlon et la partie va être dure à jouer, va pas falloir traîner en route à compter les pâquerettes,  le vent évidemment est toujours là et ce coquin n’a pas trouvé mieux de souffler dans le mauvais sens dés le début, 3 bornes vent de face sur une route toute pourlingue  qui secoue dans tous les sens nous accueillent avec gourmandise, le compteur n’arrive pas à dépasser le 30 km/h et sur cette entame de vélo je subis déjà un bon nettoyage de naseau et de trou de balle, au moins c’est clair d’entrée ça risque de bien faire mal aux jambes cette affaire.

Depuis la sortie de l’eau j’ai les grosses cuisses et j’ai du mal à mettre le moteur en route, malgré tout je commence à remonter dans le classement et reprends assez vite une dizaine de concurrents, petit à petit les jambes répondent de mieux en mieux et je commence à être plus efficace puisque sur le 2eme tour je passe plus vite sur les portions difficiles, je rattrape Coach Dimitri dans la descente qui pilote comme une caisse à savon :

« Qu’est-ce tu fous Dim ! Tu travailles ton bronzage ou quoi ? »

« Ben non on est dans un patelin, c’est bien limité à 50 km/h ? »

 

Pendant que Coach Dim cherche désespérément le panneau du radar, je profite de la situation pour lui mettre un coup de vent :

« Tchao Dim ! On s’voit à l’arrivée ! »

« Attends-moi …….. enf ..r. !!! »

 

Oups……… ça vengeance sera terrible à la piscine, en même temps ce qui est pris est pris et l’occase était trop belle pour la laissée passer, c’est donc le cœur ragaillardi et les poumons gonflés à bloc que j’avale les kms suivants, je reprends encore 2 autres concurrents et plus rien, dans la bosse de 5 bornes qui agrémente ce circuit je n’aperçois personne dans les virages supérieurs, je commence à me demander si je ne suis pas 1er mais j’ai un gros doute puisque la moto ouvreuse n’est pas devant moi, l’écart avec les 1ers doit être assez conséquent et le ou les coureurs devant moi sont sûrement en train de me mettre une valise !

Ca craint du boudin, mais je continue à martyriser mes pédales tant que je peux jusqu’au sommet et m’engage dans la descente comme un enragé, de nouveau passage dans le patelin, je jette un coup d’œil furtif pour voir si Coach Dimitri ne s’est pas arrêté bouffé une merguez et repars direction le parc à vélo vent de dos sur des allures un peu plus souple histoire de faire une bonne transition avec la course à pieds.

Je boucle donc ce vélo de 82 km en 2 :20 :30 en faisant le 3eme temps.

 

Au moment où j’enfile mes baskets, je ne connais toujours pas ma position dans la course mais une lumière divine jaillie et j’entends une voie me susurrer à l’oreille :

« Libère le royaume de France et boute l’envahisseur de nos terres ! »

« Hein quoi ? Qu’est-ce qui dit lui ? »

 

Arf………… Jeanne d’Arc sors de ce corps ……..…….. je m’égare dans mes délires, sûrement la chaleur qui me fait tourner la tête, je reprends mes esprits et me retrouve l’oreille collée contre la sono pour écouter le speaker annoncer :

« Seb Moreau en 4eme position à ………………….. 9mn ! »

« Hein quoi ? Qu’est-ce qui dit lui ? »

 

J’aurais mieux fait de me boucher les oreilles, avec cette annonce le speaker m’a miné le moral et pendant que je rumine ma déception et que je réfléchis au pourquoi du comment est-ce possible, je fais l’état des lieux des forces qu’ils me restent, sur ce 1er km j’ai les pieds qui trainent par terre et les genoux qui partent en sucette, bon d’accord ça va pas bien vite mais en même temps y’a encore ce satané vent de face qui nous fait des misères, et puis je me dis, soit patient mon gars ça va se débloquer comme pour le vélo !

Pas de souci là-dessus, en général la patience fait partie de mes vertus, parait que c’est une qualité et comme dit le proverbe : « Tout vient à point à qui sait attendre »

Eh ben j’ai attendu ……………..et j’ai point vu !!!

Bon je vous le dis tout de suite, 22 pitons que ça a duré la plaisanterie, plus d’1h30 à regarder mes panards faire des bisous au goudron comme deux amoureux qui n’arrive pas à se décoller l’un de l’autre, j’ai bien gardé dans un coin de la tête un mince espoir de miracle, à espérer que le gazole qui me reste dans les jambes se mette enfin à brûler de plus belle, mais non rien, que dalle, le gazole stagne au fond des chaussettes et commence même à fuir par les semelles, j’ai l’impression d’être comme un pauvre pélican prisonnier d’une marée noire.

C’est donc les jambes en berne que j’ai couru ce 22 km plat et totalement venté avec 2 allers-retours de 5,5 km, sur l’aller je finis par croiser le 1er à 9mn, le 2eme à 6mn et le 3eme à 4mn, je vais également prendre le demi-tour et repars vent de dos, ça paye pas les impôts mais ça au moins ça fait du bien, je croise à mon tour le 5eme et 6eme qui me coure après sur des allures assez inquiétante pour ma 4eme place, du coup j’ai plus l’attention focalisé sur les mecs derrière moi que devant, en général quand ça fait ça c’est pas très bon signe, mais contre toute attente au 11eme km je rattrape le 3eme  qui s’est totalement désintégré !

De nouveau demi-tour et c’est reparti pour le 2eme aller-retour, ce 2eme passage vent de face m’achève totalement je suis limite de marché et un point de côté commence à me menacer, ça sent la déshydratation à plein nez, elle est là tournoyant au-dessus de ma tête tel un vautour guettant sa proie, mais dame défaillance ne passera pas par moi, je gère le peu d’énergie qui reste en moi pour avancer mais au 14eme et 15eme km je me fais déborder par mes 2 poursuivants, je suis maintenant 5eme et aborde le dernier demi-tour pour en finir avec cette galère, je prends le sillage d’un coureur du 1er tour qui me motive et me ramène sur le 4eme à 2 km de l’arrivée, le gazier n’a pas l’air très frais lui non plus mais il lui en reste assez pour m’éclater une seconde fois, je franchis donc la ligne d’arrivée 5eme en 4:30:21 et en faisant le 10eme temps sur la course à pieds en 1:34:55.

 

Assez déçu de ma prestation je ne demande pas mon reste et fil tout droit au ravito m’empifrer de pastèque et de cacahuète, je finis par me dire que j’ai sûrement payé un mois mai un peu trop chargé en compétitions, avec 4 week-end de suite à courir sur tous les tableaux, les performances sont de plus en plus médiocres et il est temps de mettre le bonhomme au repos pour quelques semaines. 

On a pas tous perdu sur cette course puisque avec les collègues on gagne le classement par équipe et on est bon pour ramener des caisses de vin de pays, histoire d’oublier les quelques petites déconvenues du jour.

 

 

 

Résultats:                                                                   

 

1  FANOVARD Xavier                 Issy les Moulineaux                  4:17:45    26:18    2:18:24    1:31:34

5  MOREAU Sébastien              Puissance 3 Cournon                4:30:21    32:13    2:20:30    1:34:55

11 HUARD Dimitri                     Puissance 3 Cournon                4:41:10    28:57    2:30:48    1:39:18

20 MROZINSKI Colin                 Puissance 3 Cournon                4:53:26    34:12    2:37:12    1:39:57

63 CAPEL Fréderic                   Puissance 3 Cournon                5:16:59    42:00    2:42:09    1:49:14

80 PICHO DUCLOS Philippe      Puissance 3 Cournon                5:22:30    40:10    2:46:17    1:51:58

 

 

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