Le complexe de la cagoule
Dimanche dernier et pour la 2eme année consécutive j’ai participé au triathlon de Sommières au format Half-Ironman (1,9/90/21).
L’épreuve démarre le matin à 8h30 par un aller-retour dans la Virdouble avec une flotte annoncée à une température de 15° !
Aïe ! Ca risque de faire à gla-gla dans les combis et à 350 gus au départ le réveil s’annonce plutôt musclé !
La veille au soir, j’en mène déjà pas large, et ce très cher Babinou qui vient de terminer son triathlon CD à la 11eme place me tend une cagoule dans la main avec un sourire en coin :
« Ouh la la Seb……………. l’eau est gelée……… fous ta cagoule ! »
« Hein quoi ? une cagoule ?……….. tu te fous de moi là……….j’vais pas mettre le tuba et les palmes non plus ! »
« C’est comme tu veux ……….. mais comme déjà tu te pèles dans une eau à 18° ……….. chui pas sûr qu’à 15 ça aille mieux ……….. »
« Ouais …………. bon on verra ………… »
Il paraît que la nuit porte conseille, sauf que là les souvenirs refoulés de mon enfance resurgisse dans mes rêves, je me vois partir à l’école, tenant la main de Papa et Maman, les pieds traînant par terre et une horrible cagoule rouge sur la tête :
« Eh ben alors ………….pourquoi tu veux pas y aller …………. c’est bien l’école ? »
« snif ……….nan ………. j’aime pas l’école !!!!!!!!!!!! ………….snif »
« Mais tu vas te faire plein de copains pourtant, c’est quoi qui te plais pas ? »
« snif ………………….j’aime pas la cagoule !!!!!!!!!! ………….snif »
« Mais non elle est très belle ta cagoule …………. et en plus ça te tiens chaud mon petit cœur »
« snif……………………ouiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnhhhhhhhhhh……………………………........snif»
Comme quoi une scolarité tient à peu de choses, enfin passons, me v’là donc rendu dimanche matin au départ avec ma combi, la larme à l’œil et la cagoule pas bien loin.
Je tente une furtive incursion aquatique avec le bout de mon orteil histoire de tâter le terrain, ni une ni deux je retourne à mes affaires récupérer …………………. la cagoule.
Pas d’états d’âmes ni de chichi, si je veux ressortir vivant de se traquenard, ça passera par la cagoule de la honte !
Je m’échauffe brièvement et je rentre dans l’eau au dernier moment, le départ est donné, du coup pour une fois je pars tranquillement derrière, les mains et les pieds sont instantanément gelés et j’me tape la bonne vieille barre de froid au niveau du front. Sur le coup je me dis que je me suis encore fait avoir et que cette p.t… de cagoule ne sert à rien, mais en quelques minutes les effets néfastes de l’eau froide disparaissent et je suis enfin à température ambiante pour démarrer le moteur.
Départ matinal oblige il me faut bien longtemps pour me réveiller, ce n’est qu’à mi-parcours de la natation que je commence vraiment à produire mon effort et à remonter le peloton de nageur, je sors enfin de l’eau 69eme en 26’07, frais comme un gardon et lucide comme jamais, l’effet kiss-cool .......euh non....... l'effet cagoule y ai sûrement pour quelque chose !
J’enfourche mon vélo pour 90 bornes d’un parcours très roulant mais assaisonné d’un vent de tous les diables, je remonte très vite une trentaine de concurrents et je vois Monsieur Muscle me dépasser, le mec à des cuisses monstrueuses et roule comme un bourrin sur les parties plates du circuit, pour une fois que je trouve un gazier qui peut me trimballer à vélo j’en profite pour me caler sur son allure.
Le drafting n’est pas autorisé, je reste donc à distance réglementaire ou presque, et effectivement on se pose souvent la question avec le coach, à 7m voir à 5m de distance le bénéfice de vitesse et d’économie d’énergie m’a paru sans nul doute largement avantageux.
Malgré tout le coquin me fout à bloc et les seuls portions où je peux souffler sont les quelques maigres bosselettes du parcours. La plaisanterie dure une quarantaine de km et la machine finit par s’envoler pour de bon, je termine ce vélo bien entamé en faisant le 7eme temps en 2 :34 :16.
Ca fait environ 3h que je m’active et l’affaire est bien loin d’être terminée puisque il reste encore 21 km de course à pieds, quel sport à la c.. vous allez me dire, mais bon, faut bien s’occuper les dimanches.
Je m’élance donc pour ce semi-marathon en 10eme position et malgré la fatigue accumulée depuis le début, je courre encore pas trop mal, j’ai pas l’impression d’aller bien vite mais le principal c’est d’aller plus vite que les autres, et c’est le cas, au 5eme km je suis 8eme et au 15eme km je reprends le 5eme, avec au passage un petit coup de vent à Monsieur Muscle qui avec ses gros cuissots est bien moins à lèse en course à pieds.
A ce moment là la 4eme place me paraît encore jouable, Babinou me fait les pointages, je reviens sur lui mais il ne reste pas assez de bornes pour arriver à mes fins, je vais donc terminer ce semi en l’état en faisant le 2eme temps en 1 :20 :36.
Au final, avec un podium qui reste intouchable pour moi ça me fait donc une bonne 5eme place en 4 :21 :00 d’effort.
Je peux donc rentrer chez moi avec le sentiment du devoir accompli et la sensation d’avoir exorciser les douloureuses frustrations de mon enfance : « Vive la cagoule !!!!!!!!!! »
Résultats Half : Résultats CD :
1 POULAT Stephane 4 :01 :43 1 WIRTZ Gerard 1 :46 :43
5 MOREAU Sebastien 4 :21 :00 11 BENOIT Jerome 2 :00 :06
67 BOURDON Patrick 4 :59 :43 147 LACHAUX Alban 2 :40 :26
